La CLCL mène un programme d'actions sur le bassin versant du Quillimadec-Alanan dans une optique de reconquête de la qualité de l'eau. Cette démarche se base sur le volontariat de l'ensemble des acteurs concernés : communes, prescripteurs, agriculteurs et particuliers.
Le Plan Algues Vertes (PLAV)
Consultation sur les projets d'arrêtés définissant un programme d'actions volontaires en baie algues vertes.
En application de l'article L123-19-1 du code de l'environnement, les projets d'arrêtés préfectoraux sont consultables sur le site Internet des services de l'Etat en Finistère du 22 juin au 19 juillet 2022 inclus.
> Consulter la note de présentation
> Consulter l'arrêté du bassin versant du Quillimadec et de l’Alanan
Dans le cadre de ce plan, des actions sont proposées à destination des agriculteurs du territoire afin de les accompagner sur les leviers techniques permettant de limiter les fuites d'azote dans le milieu naturel. Financés par l'État, la Région Bretagne, le Département du Finistère et l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne, de nombreuses actions sont proposées sour diverses formes comme un accompagnement individuel, des actions collectives ou encore des dispositifs financiers...
Grâce aux multiples efforts de chacun, les concentrations en nitrates continuent de baisser. Afin d'atteindre les objectifs fixés, il est important de pérénniser les dispositifs mis en place.
La marée verte
Les marées vertes sont principalement favorisées par une teneur en nitrates de l’eau élevée, mais il existe d’autres facteurs :
- Une morphologie de baie peu profonde et bien exposée favorise l’élévation de la température de l’eau. L’eau bouge peu dans la baie du Quillimadec ce qui favorise la stagnation des nutriments (azote et phosphore). La plage du Curnic à Guissény est un lieu où le courant est très faible, ce qui favorise la sédimentation des algues à cet endroit.
- Les algues ont besoin d’azote et de phosphore pour se développer. L’origine du phosphore fixé au sable dans la baie du Quillimadec est diverse mais la responsabilité de son arrivée incombe beaucoup à la mauvaise gestion passée de l’assainissement des maisons. Il y a 15-20 ans, les stations d’épuration n’existaient pas. On estimait alors que 80 % du phosphore présent dans les rivières provenaient des villes et 20 % de l’érosion des terres agricoles lors de fortes pluies. Aujourd’hui, la quantité totale de phosphore drainé par les rivières a baissé et, du fait de la construction de stations d’épuration dans les villes, les rapports se sont inversés avec 90 % du phosphore provenant des terres agricoles et 10 % des villes.
Vu les stocks de phosphore présents dans le sédiment à l’heure actuelle, les scientifiques mentionnent que le phosphore ne peut être un facteur limitant à court terme.
Les seuls facteurs limitants dans la prolifération des algues vertes sont :
- La température et la luminosité en hiver, au printemps et à l’automne, plus rarement en été.
- Le flux de nitrates provenant de la rivière du Quillimadec en été. Le nitrate n’a pas la faculté de se fixer au sédiment de la baie du Quillimadec, il se dilue dans l’eau de mer progressivement. Si la quantité de nitrates drainés par la rivière diminue, l’impact est immédiat sur la marée verte.
La teneur en nitrates de la rivière du Quillimadec est de 37 mg/l en moyenne (45 mg/l l’été et 30 mg/l l’hiver). On estime que la baisse des flux de nitrates devra être d’1/3 à 2/3 des flux actuels pour avoir des effets substantiels sur la marée verte. Le temps de réponse du bassin versant est estimé à 15 ans, temps indispensable pour que les améliorations de pratiques agricoles en surface se répercutent totalement sur la teneur en nitrates de la nappe d’eau souterraine et de la rivière. Patience...
Le ramassage
Dans les années 80-90, les communes ont commencé à ramasser les algues vertes.
Depuis 2005, la CLCL s’en charge. Elle a signé une convention avec les 3 communes littorales (Plounéour-Brignogan-Plages, Kerlouan et Guissény) concernées par les dépôts d’algues vertes. La communauté organise le ramassage et la valorisation des algues par épandage.
Le volume d’algues ramassées est très variable selon la houle.
Un site Internet dédié
Pour informer le public sur le phénomène des marées vertes et sur les politiques publiques mises en œuvre dans les huit baies bretonnes les plus touchées, la préfecture de région et le Conseil régional de Bretagne ont créé un site internet Algues Vertes Infos
Le site Algues Vertes Infos a pour vocation de rendre accessibles les informations permettant d’expliquer le phénomène de prolifération des algues vertes.
Il mettra en ligne de manière régulière et transparente la synthèse de l’inventaire des échouages, réalisé par le CEVA (Centre d’Étude et de Valorisation des Algues, situé à Pleubian).
Péninsule baignée par l’océan Atlantique et la Manche, aux courants importants dispersant les flux de nitrates, la Bretagne ne subit ce phénomène de “marées vertes” que dans les baies peu profondes et à faible renouvellement d’eau de mer. Huit baies font aujourd’hui l’objet d’un plan de lutte spécifique. C’est de ce phénomène ainsi que des actions menées pour le limiter dont le site Algues Vertes Infos veut rendre compte.
Le site présentera aussi le plan de lutte contre la prolifération des algues vertes (PLAV), ainsi que les projets menés par les acteurs des huit baies et leurs résultats. Il donnera accès aux données de suivi de la qualité de l’eau dans les cours d’eau des baies et apportera des informations relatives aux risques liés à l’échouage des algues vertes sur plage, ainsi qu’aux actions de ramassage prises en charge par les communes du littoral.
Son contenu sera peu à peu enrichi par des articles scientifiques (compréhension du phénomène, analyse des moyens d’actions et des interactions avec les temps de réponse des milieux...) ou par des exemples d’actions concrètes mises en place par les acteurs des territoires, agriculteurs et collectivités engagés dans le plan.